Que je vous dise

 

Depuis l'origine,

Une même eau matricielle,

Ce matin, gouttes de rosée.

 

Des millénaires de vies,

Ensevelies sous cette terre,

Vies remplies de bonheurs éphémères,

Cadavres devenus humus fertile.

 

Un résidu avalé par erreur,

L’huître recrache une perle de nacre,

Aujourd'hui, à son cou, suspendue.

 

A cet endroit, un champ, 

Nous allions caresser les ânes,

Ils venaient à notre rencontre,

Maintenant, pavillons alignés.


Ici, un chêne centenaire,

Ses branches touchaient le sol,

Nous grimpions facilement,

Oiseaux perchés,

Un jour, foudroyé.

 

La Grande Histoire, nourrie de joies,

De peines, de cruautés, de chagrins,

Désormais effacés,

Ne reste que le pouvoir de l'oubli

Inscrit dans les sillons du temps.


Derrière le masque, l'apparence,

Jusqu'à ce jour, vérité cachée.

Le sourire de l'idole masque

Une douleur impénétrable,

Bientôt révélée.


Que je vous raconte alors ...